God of war 3 remastered test: Test Chamber – God Of War III Remastered

Test de God of War III Remastered sur PS4 par jeuxvideo.com

Sony n’a pas dû se poser la question bien longtemps lorsqu’il a fallu savoir quel opus de la saga God of War adapter sur PlayStation 4. Porter son choix sur une édition remasterisée du troisième épisode était sans doute la meilleure chose à faire tant cet opus est considéré comme étant le meilleur de l’ensemble de l’aventure de Kratos. Le dépoussiérage est-il tellement soigné qu’il justifie l’achat du jeu pour les connaisseurs de la licence ?

Quid du remaster en lui-même ?

Compte tenu du fait que, concrètement, l’édition remasterisée de God of War III ne change pas grand-chose à l’excellent jeu original, vous trouverez ci-dessous l’intégralité du test réalisé par Logan lors de la sortie du titre de base. Nous vous invitons à vous référer au bas du test pour en savoir plus sur les apports de cette mouture PS4. Notez que les visuels illustrant ce test sont issus de la version Remastered.

A l’attention des nouveaux venus, God of War 3, qu’est-ce ?

En 2007, nous avions laissé le spartiate revanchard aux portes de l’Olympe, accompagné d’une horde de Titans bien décidés à prendre l’ascendant sur Zeus. Se concluant sur un insoutenable cliffhanger, Sony avait réussi son pari en créant l’attente avant même que God of War III ne soit même évoqué. Quelques années plus tard, Kratos nous revient, toujours prompt à gravir les pans imprenables d’un domaine divin afin de réclamer son dû. Suite directe du précédent volet, le quatrième épisode de la saga fait face au passé du guerrier baignant dans la culpabilité et le sang afin de construire un avenir rédempteur. Si nous nous garderons bien de vous révéler les tenants et les aboutissants d’une telle destinée, sachez que l’histoire de Kratos se veut cette fois plus profonde. Pas de quoi prétendre à un Oscar mais bien suffisant pour prolonger une aventure débutée il y a déjà cinq ans.

Ainsi, tout en rendant de vibrants hommages à des films comme Jason et les Argonautes, Le Choc des Titans ou bien encore Le Voyage Fantastique de Sinbad, God of War III entretient cette aura de mystère, de sensualité mais aussi de barbarie propre à la série. Pourtant, au-delà de l’histoire empruntant parfois des chemins dérobés, c’est une fois de plus la réalisation qui subjugue et qui fait toute la différence. Il est d’ailleurs intéressant de noter à quel point la vision du beat’em all occidental est opposée à celle du jeu d’action japonais. Ainsi, alors que ce dernier optera majoritairement pour une mise en scène ébouriffante, «clipesque», en maximisant sur l’abondance d’images fugaces, God of War III délaisse le cadrage rapide au profit d’un bon positionnement de la caméra… Tout simplement. Ceci lui offre alors une puissance insoupçonnée qui, couplée à quelques idées de génie, simples et pourtant rarement utilisées, immerge pleinement le joueur dans un univers mythologique, préalablement modernisé afin de s’adapter à un plus large public.

Une narration hollywoodienne maîtrisée

God of War 3 est monumental, dans tous les sens du terme.
En somme, l’incunable relatant les cosmogonies grecques laisse sa place à un pendant vidéoludique de blockbuster hollywoodien tout en s’émancipant de ses influences afin de créer sa propre grammaire cinématographique. De fait, il est impossible de décrire avec précision ce qu’on ressent face au jeu de Sony, le décrochage de mâchoire succédant au souffle coupé du début à la fin. Se raccrochant à tous les aspects de la production, God of War III profite dès lors d’une créativité débordante synonyme de décors à la beauté enivrante, de rixes se complaisant dans une violence graphique et de morceaux de bravoure s’accumulant sans discontinuité.

Pour autant, le rythme de l’aventure se veut des plus équilibrés, les développeurs ne perdant jamais de vue la narration de leur oeuvre. Passant par l’utilisation de flash-back faisant progresser le récit graphique, revenant sur des actes du passé afin d’amener des événements futurs, le titre distille avec une précision de métronome les cinématiques et séquences de jeu afin d’obtenir une déroutante stabilité. De plus, alors que le cheminement en ressort grandi, le soft se pare d’une multitude de séquences s’efforçant de minimiser l’impression de déjà-vu.

Un rythme de jeu effréné et diversifé

Bien entendu, si dans l’absolu, God of War III n’est qu’un «simple» jeu d’action et propose de ce fait une surenchère d’éviscérations, on pourra s’étonner du millimétrage de l’évolution de l’aventure faisant le jeu de tous les aspects du gameplay. Phases de plates-formes, énigmes mieux pensées, échauffourées titanesques se déroulant dans des endroits pour le moins singuliers, cinématiques interactives à base de QTE, tout ceci se mélangera continuellement afin d’offrir au joueur un tout homogène évitant le piège de la redondance, ce que n’avait su faire le récent Dante’s Inferno. Qui plus est, étant à même de se reposer sur une jouabilité ayant fait ses preuves, les programmeurs ont pu y intégrer quelques nouveaux éléments de gameplay.

Plus ou moins convaincants, ils n’en restent pas moins présents. Si on doutera de l’intérêt de la course murale scriptée et peu intéressante (bien que permettant une offensive fulgurante), on appréciera beaucoup plus de pouvoir désormais contrer puis attaquer dans la foulée ou le fait d’avoir droit à des reliques, armes et pouvoirs inédits. A ce titre, la durée de vie se veut plus ou moins identique à celle de GoW II, notamment grâce à la recherche de coffres réclamant la tête d’Hélios, une relique permettant d’aveugler nos ennemis mais aussi et surtout de découvrir des passages secrets et de nombreux coffres cachés recelant les objets nécessaires à l’augmentation de nos barres de vie et de magie.

Cependant, avant de se frotter les mains, retenez bien qu’on y retrouve à nouveau les Lames du Chaos et les Gants de Zeus mais sous un autre nom. Viennent s’ajouter les griffes d’Hades synonymes d’élégantes attaques et de plusieurs invocations fantomatiques, le fouet de Némésis ou bien encore l’arc d’Apollon. Signalons à ce sujet que vous pourrez cette fois tirer autant de flèches que vous le voudrez, l’utilisation de ce dernier n’étant non plus tributaire de votre magie mais d’une jauge prévue à cet effet se remplissant une fois vidée. Pour autant, chaque arme vous permettra également de profiter d’une attaque magique pour peu que vous ayez récupéré suffisamment d’orbes.

Des combats nerveux et brutaux

Rien ne change comme on dit mais pas vraiment de raison de pester dans le sens où le gameplay était déjà terriblement efficace. Nonobstant, on reprochera tout de même aux développeurs de ne toujours pas avoir inclus des mises à mort différentes en fonction des armes ou de ne pas avoir pleinement résolu le problème du double saut se substituant parfois au vol d’Icare à cause d’une pression de bouton analogique mal gérée. De même, il est regrettable que Sony n’ait pas permis, à l’inverse de ce que proposait Dante’s Inferno, d’arrêter un combo en plein milieu afin d’esquiver une attaque. D’autant plus dommageable que l’esquive sera souvent mise à contribution lors d’affrontements demandant réflexes, puissance et énormément de sang-froid.

En sus, on signalera quelques soucis de visibilité, néanmoins suffisamment anecdotiques pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte. Et dieu seul sait qu’il sera sublimé par quelques passages s’inscrivant d’ores et déjà dans le panthéon des plus belles séquences jamais vues dans un jeu vidéo. On serait presque enclin à affirmer que la rencontre avec Chronos, véritable tour de manège utilisant tous les effets de style à disposition, justifie à elle seule l’achat de God of War III. Sorte d’apothéose avant l’heure s’imbriquant parfaitement entre des combats de boss démentiels et une fin des plus remarquables, ce passage laissera assurément une marque indélébile dans votre vie de gamer. Si on ne pourra pas en dire autant des phases de vol remplaçant au pied levé celles de shoot de GoW II, lesdites phases vous procureront toutefois des sensations fortes. Engoncé dans des réduits pierreux, vous devrez ainsi esquiver moult débris venant à votre rencontre tout en prenant la bonne trajectoire afin de ne pas finir votre course écrasé contre un élément du décor. Une manière comme une autre d’amener un peu plus de diversité dans un océan de variété.

Au final et bien que les lignes ci-dessus pourraient bien servir de préambule, targuer God of War III de tous les superlatifs possibles et inimaginables ne parviendrait pas à résumer notre ressenti face à ce véritable chef-d’oeuvre. Gore, violent, sexy, artistiquement parfait, mû par une mise en scène remarquable et une bande-son ne comprenant aucune fausse note exception faite du doublage trop appuyé de Kratos, le nouvel opus de la saga fait un pas de plus afin de permettre à un «sous-genre narratif» de s’affirmer comme un moyen de raconter une histoire tout en nous abreuvant de séquences plus cultes les unes que les autres.

Bien qu’on y trouve quelques défauts clairsemés énoncés plus haut auxquels s’ajoutent (du moins dans notre version test) divers soucis de collisions, bugs sonores et autres actions contextuelles liées à la sauvegarde mettant du temps à s’afficher, il est difficile de ne pas encenser un tel titre et par là-même ses brillants géniteurs. Prouvant à qui de droit qu’on peut aujourd’hui encore insuffler de la passion et de l’énergie dans une grosse production sans pour autant céder coûte que coûte aux sirènes des «deadlines», God of War III maltraite son héros, le confronte à ses démons, à ses peurs et lui impose de vivre pour le meilleur. .. Et rien que pour le meilleur.

Kratos n’est pas content, même en 1080p

Que vaut le remaster pour les connaisseurs de la saga ?

Le principal argument de ce God of War 3 Remastered tient en deux valeurs : 1080p / 60 fps. A l’heure où l’on ne semble jurer que par ces deux notions, le meilleur épisode de la saga God of War tombe à point nommé en adoptant cette touche de modernité qui sied si bien à la nouvelle génération de machines. Les aventures de Kratos sont donc magnifiées par des textures plus fines et un affichage plus fluide, rendant plus graciles encore les mouvements des armes du héros. Notez que le titre de Santa Monica n’a absolument rien perdu de sa superbe et encaisse le poids des années avec une aisance indécente. Toutefois, tout n’est pas parfait car les nombreuses cut-scenes n’ont pas bénéficié du même traitement et s’affichent toujours en basse résolution, ce qui tranche un peu trop brutalement avec les passages de gameplay qui ont été grandement dépoussiérés.

Autre petite nouveauté de cette édition remasterisée : l’introduction du mode Photo. A tout moment de la partie, une simple pression sur le coin inférieur gauche du pavé tactile enclenchera l’activité, vous permettant de régler le niveau de zoom de la scène que vous désirez capturer. Une fois votre angle choisi, vous pourrez appliquer à votre image tout un tas de filtres et autres cadres pour ensuite briller avec la fonction Share de la PS4. Voilà qui s’avère en somme tout à fait dispensable et qui fait pour la première fois regretter que God of War ne propose pas de caméra libre. Effectivement, votre liberté créatrice dans le mode Photo sera grandement bridée par les plans fixes imposés par le jeu. Pas de quoi justifier l’achat du titre en somme.

Enfin, nous déplorerons globalement le manque d’ambition qu’affiche ce remaster. Nous aurions par exemple aimé obtenir davantage de making of, d’artworks et autres éléments à même de contenter les nombreux fans de la saga en général et de cet opus en particulier, suffisamment en tout cas pour justifier les 40 € qu’il leur faudra débourser pour obtenir le jeu.

Découvrez les 10 premières minutes de gameplay de God of War 3 Remastered

God of War III Remastered Gameplay

Points forts

  • Toujours aussi épique
  • Excellente occasion de découvrir la saga
  • Gameplay aux petits oignons

Points faibles

  • Un peu timide en bonus et contenu supplémentaire
  • Mode Photo limité et dispensable
  • Cut-scenes toujours en basse résolution

C’est avant tout pour son manque de contenu supplémentaire que God of War 3 Remastered sera noté 18 au lieu du 19/20 accordé au titre original. Le mode Photo très gadget et l’absence de bonus ne justifient pas les 40 €, demandés simplement pour obtenir le jeu en 1080p / 60fps. Toutefois, reconnaissons-le, l’incroyable God of War 3 n’a jamais paru aussi jeune et beau qu’aujourd’hui et cette édition est tout bonnement incontournable pour quiconque n’ayant pas encore eu la chance de se frotter à l’un des meilleurs beat’em all ayant été créés à ce jour. N’ayant rien perdu de sa fraîcheur ni de son incroyable dimension épique, God of War 3 Remastered est un incontournable absolu pour les néophytes, et un choix à considérer avec recul pour les autres.

Note de la rédaction

18

16.5

L’avis des lecteurs
(63)

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Test : God of War III Remastered

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Version PS4 : Autant être franc, Sony ne s’est pas vraiment foulé pour son portage Remastered de God of War III, comme l’attestent la compression des cinématiques et les étonnantes bandes noires qui cerclent l’écran au démarrage. Renseignement pris, il faudra passer directement par les réglages internes de la console pour ajuster les limites d’affichage (si vous ne l’aviez pas déjà fait), le titre ne proposant tout simplement pas d’option d’élargissement parmi les paramètres d’affichage. Loin de la profusion de costumes et de personnages additionnels dont certains recycleurs se sont fait la spécialité (voir Capcom avec le récent DMC4 Special Edition), le contenu inédit se repose sur un mode Photo un peu bancal, dans la mesure où le jeu ne laisse pas vraiment la main sur les rotations de caméra. Un problème sans doute lié aux angles fixes typiques du gameplay de God of War. Vous pourrez certes vous balader et zoomer sur certaines parties de l’écran figé, pour profiter de la modélisation toujours plus affinée de Kratos et de ses ennemis (merci le 1080p), avant d’ajouter des teintes sépia et de partager le cliché. Mais n’espérez pas tourner autour des différents modèles : il faudra compter sur une Pause bien minutée pour profiter des meilleurs angles du Spartiate.

En résumé, il s’agit clairement du même jeu, avec un affichage certes affiné et une fluidité jamais prise à défaut, mais aussi les mêmes Trophées et quasiment le même contenu. Le titre original était déjà tellement à la pointe que la transition s’opère tout naturellement : même si les ailes d’Icare ont perdu quelques plumes, la mise en scène est toujours aussi haletante. Entrée dans les livres de game design, l’introduction face à Poséidon vaut à elle seule le voyage si vous aviez manqué le phénomène — et si l’on note un léger coup de mou une fois revenu au Royaume d’Hadès, le jeu enchaîne ensuite les morceaux de bravoure jusqu’à un dénouement cataclysmique. Autant dire que l’argument du Remastered se limite surtout à une question de confort de jeu et d’utilisation. On prend toujours plaisir à se refaire un petit chef-d’oeuvre comme on se remate un bon vieux classique dans une édition Blu-ray de temps à autres, mais serez-vous prêt pour autant à lâcher une quarantaine d’euros (au lancement) pour un seul jeu alors que la version PS3 et les autres remakes se trouvent à des prix défiant toute concurrence ?

Vidéo Gamekult

Kratos vs Hades Boss Battle

Kratos canonisé

Imaginons qu’une série américaine décide de tout lâcher au troisième épisode, sans se perdre dans des circonvolutions et se voir annulée en cours de route. C’est exactement ce qui se passe avec God of War III, qui a décidé pour son retour sur PS3 de passer en mode «dream match», comme une grosse réunion de catch où les types en slip s’appelleraient Zeus et Kratos. Suite directe du second épisode, qui se concluait sur l’ascension de l’Olympe par les Titans et leur guide acariâtre, GoW III annonce d’emblée la couleur, celle du sang. Perchés sur les hauteurs du mont sacré tels les Chevaliers d’Or, Poseidon, Hadès, Helios, Hermes et Zeus les toisent du regard, certains de mettre un terme à la soif de vengeance du néo-Dieu de la Guerre, Kratos. Un travelling plus tard pour ouvrir l’appétit, et chacun regagne ses pénates pour mieux attendre le moment opportun. L’aventure du Spartiate peut débuter. Plus rien ne sera jamais comme avant.

Depuis l’avènement du premier God of War en 2005, les studios de Santa Monica sont précédés d’une réputation flatteuse, celle du travail bien fait. God of War III confirme définitivement leur degré d’expertise, en s’imposant haut la main comme l’un des plus beaux jeux actuels. Domptée comme jamais, si l’on excepte Uncharted 2, la PlayStation 3 fait la démonstration de toutes ses ressources en offrant un déluge d’effets graphiques et en animant sans broncher des modèles d’une rare complexité (Poseidon, les Titans), détaillés jusqu’à l’extrême. Certes, le jeu semble moins fluide que les épisodes PS2 en leur temps, mais comment le lui reprocher avec tout ce qu’il est en mesure d’afficher sans que le frame rate ne fléchisse ? Dieu parmi les hommes, Kratos a naturellement eu droit à un traitement de faveur. Chaque gros plan du héros est un festin pour les yeux, tant la modélisation donne l’impression de contempler un acteur de chair et d’os. Imparfait, élastique, cuivré, le traitement du grain de la peau se révèle particulièrement impressionnant. Et que dire des gerbes de sang ennemi qui éclaboussent temporairement Kratos, ajoutant à la sauvagerie de l’ensemble. Les environnements majestueux ne sont évidemment pas en reste, mis en évidence par des mouvements de caméra certes imposés, mais toujours bien choisis. Une fois de plus, les développeurs ont montré toute leur application à donner vie aux aspirations de leurs équipes artistiques, si bien que chaque décor semble directement sorti d’un livre d’illustrations. Homère aurait adoré.

Victoire par Chaos

Reconnaissons-le, la structure de God of War n’a pas connu de grand bouleversement pour son passage sur PlayStation 3. Balisé depuis le premier volet, et largement copié voire plagié depuis, le gameplay est similaire à celui que l’on connaît depuis toujours. Mêlant action, exploration, plates-formes et combat, le jeu dose toujours à merveille les ingrédients d’une composition riche de saveurs. Certes, le système de combat, tolérant et facile d’accès, ne prétend pas à la technicité des Bayonetta & Co. Comme d’habitude, il suffira d’un peu de pratique pour maîtriser la poignée de combos et engloutir l’écran sous un torrent de lames. Mais quiconque bravera les modes de difficulté supérieurs s’apercevra qu’il est impensable de se contenter des enchaînements de base. De ce point de vue, God of War III apporte quelques améliorations notables, notamment un timing plus indulgent du côté des contres, et surtout la possibilité de changer d’arme à la volée en plein enchaînement, via un raccourci. Ce n’est pas vraiment indispensable en mode Normal, mais les esthètes de la savate prendront sans doute un malin plaisir à projeter leurs ennemis dans les airs avec les différentes lames à disposition de Kratos, avant de leur enfoncer le crâne avec les Crestes de Némée, une arme de poing qui compense son manque de portée par une puissance à nulle autre pareille. L’arsenal de notre ami Spartiate compte également plusieurs objets secondaires — arc d’Apollon, tête d’Helios, bottes d’Hermès — qui ne viennent plus puiser dans la barre de magie, mais dans une troisième jauge ; à la manière des yeux de Gorgone et des plumes de Phénix pour la vie et la magie, réunir trois cornes de minotaure suffira à accroître les caractéristiques du héros. L’habituel passage en mode Furie fera enfin apparaître la lame d’Olympe, pour trancher dans le vif et réaliser des dégâts massifs. En résumé, ce nouveau God of War ne fait rien qu’on n’ait déjà vu en termes de mécaniques pures, à quelques sophistications près.

Son génie, God of War III le puise dans la bestialité de sa mise en scène, qui repousse encore plus loin les limites dans cet épisode. En passant sur PlayStation 3, les développeurs ont pu laisser libre cours à leur imagination, oser des perspectives encore plus folles, et des déchaînements de violence encore plus insoutenables. On savait God of War imbattable sur le terrain de la mise à mort, mais ce troisième épisode va encore plus loin. Et si la plupart de ces QTE ont déjà été vus à plusieurs reprises lors des jeux précédents, on ne se lasse pas d’énucléer des cyclopes et de décapiter des gorgones aussi bien modélisés. Quand le moindre gros plan détaille avec autant de précision le taureau et son matador sur la totalité de l’écran, la corrida devient un spectacle presque extatique. Et comme on peut le présumer, l’introduction de nouveaux ennemis, cerbères ou chimères, sont autant d’excuses pour déverser des seaux d’hémoglobine gratos. L’ambiance sonore participe pour beaucoup au plaisir que l’on ressent à démembrer les pauvres squelettes ou les harpies jetés en pâture : les os craquent, les articulations se disloquent, le joueur est en transe. Et que dire de tous ces moments où Kratos enfourche une créature des Enfers pour faire payer le tribut au centuple. Dissoudre des rangées de cyclopes en forçant un cerbère à coopérer a quelque chose de purement jouissif. Rarement le joueur aura ressenti un tel sentiment de puissance. C’est ça, être l’égal des dieux.

Les Douze Travaux de Kratos

La magie de God of War III tient cette fois à un sens du rythme absolument parfait, fusion réussie d’un level design vertigineux et varié, et de séquences d’anthologie qui s’enchaînent sans temps mort ou presque, juste le temps de reprendre son souffle. On nous promettait un bouquet final, c’est une fission nucléaire. Il est évidemment hors de question de spoiler quoi que ce soit, mais Kratos va être forcément amené à croiser la route de chaque principale divinité de l’Olympe, et la rencontre sera à chaque fois orgasmique — pas toujours au sens figuré, d’ailleurs. Et si les duels les plus mémorables peuvent déboucher sur un combat-niveau d’une demi-heure ou presque, chaque rencontre ne se conclut pas nécessairement sur un affrontement «classique» comme dans le moindre Dante’s Inferno venu, donnant un soupçon d’originalité et d’audace aux boss, façon Metal Gear. On peut toujours critiquer l’abondance de QTE, un procédé toujours un peu facile, mais ceux de God of War III sont toujours synonymes de grand spectacle et de violence assumée. Ces séquences automatisées ont d’ailleurs gagné en lisibilité ; au lieu de s’afficher au centre de l’écran, le placement des boutons correspond à la place qu’ils occupent sur la manette. Malin. Bon, il arrive aussi de maudire Kratos et sa mère quand la séquence s’interrompt pour un mouvement de stick mal exécuté (ou mal reconnu, mauvaise foi), mais le jeu gère admirablement les checkpoints, y compris durant les combats de boss. A une ou deux exceptions près, notamment le labyrinthe de Dédale particulièrement retors, il est très rare de devoir reprendre un long passage dans son intégralité. Ce souci d’ergonomie limite les frustrations sans pour autant sacrifier le challenge.

Les énigmes et les phases de plates-formes s’imbriquent elles aussi efficacement dans le gameplay, sans jamais l’alourdir. On pourrait même aller jusqu’à dire que les mécanismes délirants imaginés par les concepteurs sont également pour beaucoup dans la dimension spectaculaire du jeu. Voir Kratos actionner un levier tandis qu’une porte monumentale peine à s’ouvrir a ce je ne sais quoi d’homérique, qui conforte le joueur dans l’idée de violer un territoire jusqu’ici sacré.

Simplement divin

Toutes ces qualités font de God of War III un titre absolument grandiose et incontournable, tellement varié et bien conçu que même les réfractaires aux jeux d’action ne pourront que succomber. La perfection n’étant pas de ce monde, le jeu pêche peut-être (sûrement) du côté de la durée de vie, puisque huit heures à peine seront nécessaires pour boucler l’aventure en mode Dieu (Normal). C’est moins que la dose syndicale des dix heures et plus époque PS2, mais le jeu essaie de compenser avec deux niveaux de difficulté supplémentaires. On peut même penser qu’il a le bon goût de ne pas s’éterniser comme God of War II en son temps. Ce troisième volet est également truffé d’items divins plus ou moins cachés qui permettent de revivre l’aventure avec de vrais bons bonus (caractéristiques au maximum, magie infinie, etc.), sans oublier les costumes alternatifs de Kratos aux effets dévastateurs. Des combats en arène et des défis de plus en plus relevés, comme se faire pétrifier dix fois sans mourir, viendront enfin se glisser parmi les différentes options de jeu. Bref, les développeurs ont cherché à booster la durée de vie par tous les moyens possibles — même si la seule qualité du mode Histoire devrait suffire à convaincre les joueurs de rempiler une seconde fois. Kratos mérite bien un tel hommage.

Bande annonce

Trailer de lancement

Les Plus
  • Une conclusion de toute beauté
  • Toujours aussi beau et fluide
  • Nombreuses trouvailles de mise en scène
  • Des séquences à couper le souffle
  • Des boss mémorables
Les Moins
  • Un remake cher payé
  • Le mode Photo limité
  • Pas bien long
  • Pas bien fin
  • Le doublage français
  • Mourir pour un QTE raté

Verdict PlayStation 4

Notre comparateur de prix

  • Fnac marketplace

    9,94

  • Rakuten

    19,00

  • Puyo
    ( @puyogk)

    Nicolas Verlet

    Archiviste du jeu vidéo japonais, Grand Arbre Mojo de la rédaction et plus vieil agent infiltré par Nintendo dans la presse française. Puyo est devenu rédacteur en chef, parce qu’on n’avait pas d’autres choix sous la main. A relié les îles de l’archipel francilien pour reforger le katana et fédérer les clans Hellot et Andreyev sous la bannière Gaijin Dash, «le meilleur podcast de France» selon les fans, «c’est quoi cette merde ?» selon PC Gamer.

    (343 avis)

    • Bon (7 à 10)

      324 critiques

    • Moyen (5 à 6)

      16 critiques

    • Mauvais (1 à 4)

      3 critiques

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    “When there is no hope left, and on Olympus they only neigh, take the blades, terrible warrior, but kick the gods!” — this is how you can briefly describe the events of the final part of God of War. The remaster shows a brutal adventure in all Full HD glory, but is it interesting to re-enter the path of revenge after so many years? Let’s figure it out

    ⇣ Content

    Genre Adventure/Action
    Publisher SCEE
    Designer SCE Santa Monica
    Release date July 14, 2015
    Age requirement from 18 years old
    Platforms PlayStation 4
    Official site

    To be honest, friends, I’m tired of writing introductions to endless remasters. And here the point is not even in the notorious «boiled», but in the fragmentation of history. As Sony reps said, «We’re releasing these re-releases because too many PS4 owners are new users»? So, the happy owners of the current generation console, we don’t know about you, but it would be extremely incomprehensible to us to watch, for example, The Matrix or read The Lord of the Rings starting from the final part of the trilogy. When launching God of War 3 Remastered, «fresh blood» will face just such a problem.

    ⇡#I. YOU. ALL. KILL!

    Kratos, the protagonist of the God of War series, constantly throws such phrases throughout the third part. He also likes to repeat about revenge on Zeus and mention many incomprehensible events, turning the face of an unprepared player into one big question mark. By the way, the action of the finale of the trilogy begins exactly from the end of the second part, that is, from the storming of the famous Olympus by the titans — if you suddenly don’t know when our bald ward got such impressive friends, why he got angry at the whole world and wants to cut down the gods to the root, then accept our condolences. Nobody will explain anything. The absolute maximum that you can count on is some information gleaned from the plot scenes.

    Kratos’ face glows with love and care

    You can, of course, shout that in slashers history is needed only for show — let’s better pour liters of blood and shred living creatures from the mythology of Ancient Greece. We can agree with this, but there is a problem here — all issues of the «God of War» are interconnected precisely by plot. The first two parts of God of War, as well as the events of a couple of offshoots on the PSP, talked about Kratos not as a man who wants to gut everyone and everything, but as an ordinary pawn in the game of the Great Ones. Yes, the warrior was even then excessively brutal and cruel — the costs of a harsh Spartan upbringing — but not so crazy and obsessed with a thirst for death. Those who led the hero through the pain of loss, betrayal, and even several deaths understand that by the end in the face of God of War 3, the mentally unstable Greek was completely moved by all the hardships that had fallen on his shoulders, and after every loud «I’ll kill!» worth much more emotions than it might seem at first glance. It’s a shame that this will elude newcomers because Sony has decided to cash in on the regular remaster rather than giving first-console first-timers a remastered trilogy. It is somewhat strange, since the main competitor in the face of Microsoft spared no effort to re-release as many as four parts of Halo and a total remake of the first Gears of War.

    How, then, to improve a single-player project that did not have any expansions? Stick the ubiquitous photo mode! That’s just when using it, you can not turn the camera as you want — the angle in any case remains fixed. It is only allowed to get closer to any element, apply filters and determine the blur of the image. Craftsmen are already posting great shots, but due to the inability to play with the viewpoint, there is a feeling of inferiority of this function.

    Spartan will prove in a couple of minutes that the size doesn’t matter. Your humble servant has a tradition of falling through the textures in one of the rooms during each playthrough — it was funny to fly away to nowhere this time. The same applies to an unexpected interruption of the flight — if you make a jump from the very edge of the cliff, then there is a possibility that Kratos will not spread his wings, but will make a suicidal dash down. As if there were no five years — these mistakes are so common.

    ⇡#Survival Skills

    There are also some complaints about the combat system. It has not changed since the very first part, but already then there were visible problems, the most obvious of which was the inability to interrupt the combination. If you force the Spartan to quickly spin the blades around him, then be prepared for the fact that you will not be able to parry or avoid attacks for two to three seconds. Since this technique is launched by the “block + strike” key combination, there are often cases when the game simply does not have time to work out the inactivity of one key and instead of the standard quick bunch, Kratos goes into an uncontrollable state with a chance to hit the bald head well. It is because of this that jokes about “square-square-triangle” appeared, since such an ultimate combination not only allows you to constantly keep the hero on a short leash due to the instant execution of tricks, but also throws enemies into the air. Repeat until the end.

    The funny thing is that it is almost impossible to interrupt the combination of enemies. Okay, a huge cyclops or a minotaur, but when an ordinary enemy gets hit on the head several times with swords, but does not react, continuing his bunch, questions arise about the balance. It is clear that no one was going to shovel the entire combat system, since it is too long and expensive, but why not add to the remaster at least the ability to exit the attack animation on any frame, and not wait for it to end? To pull up the graphics is a simple matter, but no one bothered to “finish with a file” the process of killing itself.

    Only the mindless cross the path of a crazed warrior. Since there is nothing in the head, then it is not needed on the shoulders

    However, your obedient servant can cry here for a long time. It’s been with God of War since the very first game was released ten years ago, so I wanted to see at least some innovations or fixes in the remaster (and this is not the presence of multiplayer, you hear, God of War: Ascension?). Despite the skepticism towards the updated version before its release, after the next passage of the story campaign, one thing became clear — for all its shortcomings, God of War 3 remained one of the most brutal and bloody games on the market. It is unlikely that the plot will be clear to beginners, and the veterans of the series will not find anything new in the re-release, but not to say that the next destruction of Olympus could not impress again. Even after so many years, boss battles look decent, and gutting centaurs is still just as fun. Therefore, if the «God of War» got to you only on this generation of consoles, then feel free to add a couple of points to the final score. For the rest, it will be just a pleasant excursion into the past with slightly improved graphics and old problems.

    By the way, the developers have attached a huge amount of video materials on the creation of the game to the original third part. In the remaster, this nice bonus remained. Do not be too lazy to get into the «Treasury» — rarely do studios talk about their creation in such detail and interestingly.

    Virtues :

    • Greek killing machine gouges out eyes and cuts off legs again;
    • getting «platinum» is easy;
    • crazy battles with some bosses;
    • bonus videos.

    Disadvantages :

    • there are no improvements, but there are old bugs;
    • without knowledge of the plot of previous issues, the events that take place will seem nonsense;
    • still cannot interrupt combinations.
    Graphics To be honest, God of War 3, even on the previous generation console, produced a picture that could surprise even now. With tightened textures and resolution, the trip to Olympus looks even better. 9
    Sound The actors played their roles convincingly, and the insane voice of Kratos still makes the blood run cold. Epic battles are accompanied by powerful orchestral music, giving what is happening even greater scope. 9
    Single game In short, «break-break». In more detail, then «crush-gut-kill-cut-maim-break». Liters of blood are gushing, enemies are helplessly jerking their legs, and Kratos has never been taught how to dodge normally. And Olympus itself for some reason looks like a system of some kind of catacombs. 7
    Team play Not available.
    General impression Don’t get me wrong — the score is given to the remaster, not the original game.